Faire rimer études et entrepreuneuriat peut paraître un peu fou. C’est pourtant ce pari qu’a pris la HELHa. En soutenant les étudiants qui caressent le rêve de devenir leur propre patron, l’école leur assure un support et un soutien particuliers tout au long de leur parcours. Elle permet ainsi à ces jeunes passionnés de concrétiser leur projet, et leur donne les clés nécessaires pour en faire un succès. C’est pour les mettre à l’honneur que la HELHa a décidé de faire réaliser pour certains d’entre eux un vrai portrait d’entrepreneur. Une mission qui m’a menée à faire quelques pas de danse, à la rencontre de Clara Sita, jeune femme directrice d’une école de danse à La Louvière, Moveda’dance.
Clara Sita et la danse
Clara Sita, c’est pour moi la personnification de la détermination, du travail acharné et de l’énergie. Ce petit bout de femme de 24 ans en impose. Et pour cause. Diplômée en Marketing à la HELHA, section La Louvière, Clara a une particularité qui l’a poussée à en faire un métier. Elle a la danse chevillée au corps. Poussée par sa maman, passionnée par cette discipline, Clara danse depuis l’âge de ses trois ans, passant du classique au Modern Jazz, du break Dance à la Hip Hop, d’école en école, pour parfaire sa technique. Elle a le sens du rythme, le sens du geste. Ses années de pratique tennistique lui assurent une endurance hors pair, celles de musique complètent de façon plus artistique son amour du mouvement.
Clara apprend. Clara aime pratiquer une danse puis une autre, en épuiser les possibilités, passer à la suivante. Elle est douée. Au point de très vite se voir confier des cours. Elle poursuit ses études en parallèle de sa passion, rentre en Haute Ecole. Rien ne l’arrête. Elle se sert de ce qu’elle sait pour créer, associer. Pour son stage de fin d’études, elle organise pour la compagnie à laquelle elle appartient à l’époque un événement autour d’un spectacle spécifique. Ou comment mêler marketing, communication événementielle et danse en un seul et même projet.
Créer Moveda’dance, comme une évidence
Les cours qu’elle dispense en tant qu’étudiante ne lui offrent pas de rémunération stable. Avec ses connaissances et ses années de pratique accumulées, poussée par son entourage, Clara décide alors d’ouvrir sa propre école. Avec l’aide de son papa, elle investit le sous-sol de l’ancienne laiterie-fromagerie familiale (désormais grossiste en produits italiens, l’entreprise Sita est bien connue en terre louviéroise), rénove tout du sol au plafond et y organise ses premiers cours.
Son expérience passée en tant que professeur et formatrice lui donne la possibilité d’ajouter aux cours des stages destinés aux enfants pendant les périodes de vacances. Et celle de son stage l’idée d’organiser un gros événement, l’Urban Move Camp. Son réseau et sa communauté lui permettent de nombreuses collaborations. Ainsi des professeurs viennent en tant que « guests » animer les deux jours de camp d’été. Clara fait des ponts, imagine des collaborations.
L’esprit d’entreprendre comme héritage familial
Son entourage, c’est sa force. Ses grands-parents sont arrivés du sud de l’Italie avec comme seul bagage des rêves d’un avenir meilleur. La branche paternelle est bien connue à La Louvière. Le nom de Sita est lié à celui de Giuseppe et Rosa, ses grands-parents paternels. Du côté de sa maman, ce sont Angela et Giuseppe Sorce qui ont créé Torino Motors, l’enseigne italienne du Centre. Les deux entreprises ont été créées à force de volonté et de courage. Puis ont été reprises par ses parents qui ont maintenu cet esprit de famille.
Son papa entrepreneur et grand sportif lui donne l’envie d’avancer. Et quand le carburant manque, il lui rappelle : « Regarde-toi dans le miroir Clara. De quoi te plains-tu? ». De sa maman, entrepreneuse elle aussi, elle hérite de l’amour de la danse et du travail bien fait. C’est elle qui lui donne envie d’aller au bout de ses rêves. « Fais ce qu’il te plaît, mais donne-toi toujours à fond ». Et avec son frère cadet, la musique qu’il exerce lui de manière professionnelle et le sens de la connexion. Clara a hérité et a fait sien l’esprit d’entrepreuneuriat. Elle cultive les valeurs de la famille, de partage et de générosité qui l’ont bercée toutes ces années.
Apprendre, toujours, pour mieux partager
Et quand elle ne danse pas, Clara étudie. Son diplôme de marketing en poche, elle souhaite le compléter d’un accès à l’enseignement. Son rêve? Donner cours en Haute Ecole et pourquoi pas là où elle-même a été formée. Parce que finalement, que ce soit un geste parfait, un moment de défoulement ou un savoir, communiquer, partager, c’est aussi son ADN.
Ses ambitions pour l’école sont nombreuses : viser un public plus large, accueillir des seniors, mêler danse et renforcement musculaire, organiser des voyages ou même un UCM à l’étranger. Les idées ne manquent pas et on souhaite pour elle de les concrétiser.
PS : le jour où Clara m’a reçue dans son école a été marqué par le malaise de son grand-père maternel, Giuseppe Sorce. Celui-ci lui a été fatal. Il est décédé depuis. Clara m’a demandé de dédier cet article à ses deux « Nonno » qui lui ont transmis l’esprit d’entreprendre.