Faire rimer études et entrepreuneuriat peut paraître un peu fou. C’est pourtant ce pari qu’a pris la HELHa. En soutenant les étudiants qui caressent le rêve de devenir leur propre patron, l’école leur assure un support et un soutien particuliers tout au long de leur parcours. Elle permet ainsi à ces jeunes passionnés de concrétiser leur projet, et leur donne les clés nécessaires à en faire un succès. C’est pour les mettre à l’honneur que la HELHa a décidé de faire réaliser pour certains d’entre eux un vrai portrait d’entrepreneur. Une mission qui m’a menée à côtoyer serpents et caméléons, sous l’oeil amusé de leur éleveur passionné, Boris Levecq, de BO reptiles.
Elever des reptiles, une passion pas comme les autres
A la question « pourquoi fais-tu ce métier ?», Boris me répond de façon très simple « Et pourquoi pas? ». J’ai creusé – j’avoue – un peu loin. Car s’occuper de reptiles n’est pas un passe-temps comme les autres.
Boris a grandi entouré d’animaux. D’ailleurs, chez lui, on rencontre en premier lieu les deux chiens qui gardent la maison. Petit, Boris adorait les aquariums. Y faire vivre des poissons, recréer un univers adapté, les faire se reproduire, c’était son occupation favorite. Il a au fil du temps vu de plus en plus grand. Et quand il a souhaité installer un aquarium de 2500 litres dans sa chambre, sa maman a dû s’y opposer. Le plancher de la vieille bâtisse n’aurait jamais tenu.
BO Reptiles : Des geckos d’abord
Comme pour Clara Sita ou Yann Jacquet, la figure maternelle a joué un rôle majeur dans le choix de leur activité. Il a suffi d’un « Pourquoi tu ne prendrais pas un petit lézard? C’est moins encombrant! » pour suggérer à Boris pour s’engouffrer dans le monde des reptiles
Sa première expérience s’appellera Gecko. Au fil des lectures, des tutos, Boris s’intéresse de plus en plus à l’élevage d’une race spécifique, les geckos léopards. Il a 13 ans et très envie de se lancer. Un ami lui laisse le sien, il en acquiert quelques autres. Puis l’élevage se crée. Il publie ses progrès sur sa page Facebook, intègre la communauté des amateurs des eublepharidés et reçoit ses premières commandes. Japon, USA… deux années durant, Boris prend rendez-vous avec ses clients du monde entier pour leur vendre ses rejetons.
Des caméléons ensuite
Très vite cependant, Boris sent que le marché du gecko n’offre plus le même intérêt. Il se tourne vers d’autres espèces, vise la diversification. Il achète ainsi des iguanes, des varans, de petits serpents. Et sa réputation d’éleveur consciencieux se construit peu à peu. Autour des caméléons notamment. Il met un point d’honneur à rechercher des spécimens de 1ère ou 2ème génération en captivité, les élever dans un milieu totalement adapté, leur permettre d’y évoluer dans des conditions optimales. Ses études, Boris les suit en agronomie, à la HELHa de Montignies. La finalité technologie animalière était, on se l’imagine bien, totalement faite pour lui. En plus du soutien de la HELHa dans son parcours de jeune entrepreneur, Boris est inscrit également au « Student Lab » de Charleroi Entreprendre.
De la passion à l’entreprise BO Reptiles
C’est que sa passion l’a vite amené à s’engager dans de vraies démarches entrepreuneuriales : que ce soit un crédit pour l’aménagement de son local, son inscription comme indépendant à temps plein a à peine 19 ans ou l’adaptation aux circonstances du moment. En effet, la crise sanitaire empêche depuis une année les salons trimestriels destinés à l’achat et la vente de reptiles dans le monde entier. Qu’à cela ne tienne, Boris s’est adapté. Il se déplace désormais. Avec son papa et sa camionnette, il va jusqu’en Espagne ou à Prague pour livrer sa précieuse cargaison.
De l’élevage aux stages?
Ses projets pour les prochaines années? Créer un local spécifiquement dédié à l’élevage des caméléons, mais aussi la mise en place de formations, de stages pour l’élevage de reptiles. Afin de partager son expérience et ses connaissances et permettre à d’autres de profiter de ce savoir-faire si particulier. Finalement, Boris veut faire de BO reptiles une vraie référence sur le marché. Que demander de plus pour un vrai passionné?