Mélanie Monard, Côté Fleur Bleue

Quoi de plus enivrant que de photographier une fleuriste le jour du printemps? Mélanie m’avait fixé rendez-vous le 21 mars dernier : le soleil avait décidé de nous rejoindre pour nous aider à la réalisation de son portrait d’entrepreneur. Après Dorothée Catry et ses créations en soie, je voulais encore m’enivrer pour un temps de bourgeons et autres boutons. Ensemble, nous avons parlé de fleurs bien sûr mais aussi d’elle et de sa passion : un peu, beaucoup…

Une fleur pour un cheval : une fable de Jehanster

Quelque part près de Theux, années 90. A 14 ans, Mélanie Monard, regard bleu frondeur et chevelure de feu, rêve d’avoir son cheval à elle. Il faut nourrir un cheval, s’assurer qu’il ne lui manque rien ; Mélanie décide donc de se chercher un petit boulot. En plus de pouvoir acquérir son fidèle compagnon, elle se retrouve employée chez une fleuriste un an, puis deux, puis… Les muscaris, narcisses et autres pivoines commencent à ne plus avoir de secrets. La passion la gagne. C’est le début d’une profession, la naissance d’une vocation.

Une fleur pour Bruxelles

Que faire d’autre si ce n’est se lancer à corps perdu dans cette activité? Et si c’est pour rêver, autant le faire en grand et oser s’approcher des plus grands. Mélanie quitte donc ses hautes Fagnes natales pour monter « à la capitale ». Elle bosse plusieurs années auprès d’enseignes de renom, y parfait ses connaissances, y acquiert une autre expérience. Les défis ne l’arrêtent pas : repeindre une forêt tout en blanc, imaginer des scènes à partir de trois branches et quelques pétales. Tous les projets semblent bons à embrasser. D’atelier en atelier point l’idée de s’installer, d’avoir « son truc à elle ». Elle jette ainsi son dévolu sur une ancienne boutique de vélo. Du cheval au deux roues il n’y a qu’un pas ;et notre fleuriste aménage ses fougères et autres cactus dans l’établi à huile et boyaux.

Du bleu, encore du bleu

C’est la couleur des murs qui l’a aidée à trouver un nom pour sa boutique ; elle souhaitait rester dans les teintes sombres qu’elle avait découvert chez nombre de ses anciens employeurs mais y apporter sa touche. Elle avait choisi le bleu pour sa camionnette (c’était la couleur sans supplément*), elle a donc choisi le bleu pour son enseigne. Des plafonds à l’enseigne, il a fallu l’aide de quelques amis et d’un bon verre pour qu’elle n’appose à ce ton l’objet de sa profession.

Son petit côté à elle

Ce qu’elle aime au quotidien? Accompagner tous les moments de la vie. Elle craque quand elle nous parle de ce petit garçon de 6 ans qui voulait une fleur pour son amoureuse à la Saint Valentin. Ou d’un mariage à organiser, sous des tonnes de fleurs et de senteurs. On la trouve romantique. Qui ne le serait en exerçant un tel métier?