En 2020, pour un shooting PRO, j’ai rencontré Thierry STREEL. Un ingénieur pas conforme au cliché que j’aurais pu m’en faire. Et un bourlingueur averti. Son parcours m’a captivée. Depuis plus de 15 ans, il assure des missions Interim Manager (CEO-COO). Mais depuis 5 années, il privilégie le sauvetage d’entreprises en difficulté. Par passion pour la richesse diversifiée qu’elles procurent.
Au fil des entretiens, Thierry m’a partagé son enthousiasme pour les grands voyages partout à travers le monde, et toute l’expérience humaine qu’il rapporte dans son sac à dos, en retour de chaque trek. J’ai retenu de sa personnalité le besoin de profondeur, d’intensité, d’authenticité et de joie de vivre. J’avais envie de vous en dresser le portrait en plusieurs tableaux. En voici le deuxième, dressant une leçon de leadership.
Les mystères de l’Ile de Pâques et de l’adaptabilité
La fois dernière, Thierry partageait son expérience d’ingénieur-bourlingueur en New Zealand.
Cette fois, il pointe l’apprentissage à Isla de Pascua, au contact d’une vieille anthropologue américaine, Mary. Et les mystères du peuple Maori qui a traversé le Pacifique en pirogues.
Quelle incroyable capacité d’adaptation face au pire des océans. Comment les Rapa Nui taillaient-ils ces statues, dont certaines pèsent 80 tonnes pour plus de 10 mètres de haut ?
Pourquoi cette gigantesque migration ? Pourquoi ces statues colossales ? Comment réaliser de tels défis ?
Quelques semaines plus tard, au cœur du Parque Nacional Torres del Paine, au fin fond de la Patagonie…
Une leçon de leadership
Retrouvant cette scientifique qui parcourt les Continents depuis 60 ans, Thierry prend des leçons de Leadership.
L’extraordinaire chez Mary… c’est sa cohérence, son pragmatisme, sa détermination, son agilité. Qualités essentielles pour affronter le 21ème siècle.
Sa cohérence, c’est l’adéquation qu’elle manifeste face à tous ses choix. Lorsqu’elle veut voir les pumas, elle s’en donne tous les moyens. Prête à marcher 30 kilomètres par jour, par les climats les plus rudes. Mais aussi, à recruter des ‘pumas-trackers’.
Que l’on se comprenne bien… Elle ne parle pas de collier GPS posé sur chaque félin. Comme le font les britanniques, sur les derniers jaguars du Costa-Rica.
Mary parle d’authentiques Mapuches. Mieux que quiconque, capables d’agencer le face-à-face avec le fauve.
Son pragmatisme. Et ses propos assertifs : « Quand tu sais vraiment ce que tu veux faire dans ta vie. Tu le fais. Dire ce que tu vas faire. Et faire ce que tu as dit ».
A ces jeux là, Mary est imbattable. Impossible de la prendre en porte-à-faux. Nous voilà, en dehors de tout sentier. Encadrés par les Natives Mapuches. Ils parlent aux nuages. Interprètent le vol des condors. Sentent le sol. Mais ils sont beaucoup plus congruents que nombreux managers du monde moderne. Peu de mots. Toujours le mot ad hoc. Un para-verbal d’une justesse impressionnante. Un body-language d’une totale clarté.
A plusieurs reprises, la détermination sans faille de Mary lui donnera gain de cause. Mary dispose d’une collection époustouflante de photos de pumas andins. Il faut dire que Mary sait ce que s’investir pleinement veut dire.
Et ce que signifie aussi se montrer agile. En se levant à 3 heures du matin. Par -5°C. En faisant régulièrement une micro-sieste de 15 minutes, pour tenir le nombre de jours qu’il faudra.
Pour surmonter les obstacles. Et atteindre l’objectif qui correspond à la vision actuelle de sa vie.
Quelle leçon de Leadership ! Même à l’INSEAD ou à Harvard, pour Thierry, on n’en donne pas d’aussi percutantes.