Faire rimer études et entrepreuneuriat peut paraître un peu fou. C’est pourtant ce pari qu’a pris la HELHa. En soutenant les étudiants qui caressent le rêve de devenir leur propre patron, l’école leur assure un support et un soutien particuliers tout au long de leur parcours. Elle permet ainsi à ces jeunes passionnés de concrétiser leur projet, et leur donne les clés nécessaires à en faire un succès. C’est pour les mettre à l’honneur que la HELHa a décidé de faire réaliser pour certains d’entre eux un vrai portrait d’entrepreneur. Une mission qui m’a menée à pénétrer le monde de l’impression 3D, sous la supervision de Yann Jacquet, iideo.
Prenez un jeune garçon qui désosse ses voitures pour en comprendre le mécanisme. Ajoutez-lui une volonté de comprendre et de tester. Laissez décanter quelques années. Et vous obtiendrez Yann Jacquet! Etudiant ingénieur industriel à la HELHa, Yann s’est lancé avec passion dans la conception d’objets 3D.
Yann Jacquet, un vrai « maker »
Yann fait partie du mouvement des makers. Cette branche de la culture « Do it yourself » (DIY) (qu’on peut traduire en français par « faites-le vous-même ») est tournée vers l’utilisation innovante de la technologie et encourage l’invention par prototypage. Ses domaines de prédilection? L’électronique, la robotique… l’impression 3D et l’usage des machines-outils. Maker jusqu’au bout des ongles, Yann apporte une attention toute particulière sur l’apprentissage de compétences pratico-pratiques et à l’application de celles-ci de manière créative.
Passer à l’impression 3D pour créer des objets aboutis
Comment est né cet intérêt pour la création en 3D? Sa démarche était logique car en tant que maker, il souhaitait créer des objets plus finis, mieux aboutis. L’impression 3D lui permettait de répondre à cette recherche de perfectionnement. Ainsi, s’il a acheté sa première imprimante très bon marché, s’il l’a testée et testée encore, il l’a depuis fortement transformée, en remplaçant par lui-même des pièces (imprimées en 3D évidemment), en en améliorant d’autres. Il a ainsi créé à partir d’un objet existant une machine qui correspond plus à ses besoins et est toujours plus performante.
Sa maman lui demande de créer des tampons graveurs. Pour quelle utilisation? Pour faciliter la pose d’une signature sur des objets en … céramique. Yann tient du côté maternel la fibre créatrice, celle qui fait concevoir des objets en 3d de toutes formes et styles. Il y a ajouté son goût pour les chiffres et mathématiques qui lui viennent cette fois de son Papa, ancien comptable. Son amour propre pour les nouvelles technologies et des défis techniques ont fait de lui le maker qu’il est.
Exploiter l’impression 3D pour le grand public
Ses premiers essais de création se sont vite montrés concluants. La demande a pris le relais. En effet, Yann a à ses débuts en impression de nombreux amis ou connaissances qui ont besoin de recourir à ce type de machine. Or, son utilisation était (et reste encore à ce jour) encore limitée aux milieux scolaires ou aux fablabs. Et sa notoriété peu répandue dans le grand public. C’est ainsi que naît assez rapidement l’idée de se mettre à son compte et de fonder iideo.
Yann fabrique ainsi des attaches pour les masques lors de la crise Covid. Il aide son amoureuse Clémence à créer ses maquettes d’architecte en 3D en lui créant des tours, des bâtiments, des stades… Il fabrique des sceaux pour les collègues céramistes de sa maman… Le bouche-à-oreille fait son effet et très vite Yann peut s’installer comme entrepreneur. Aidée et soutenue par la HELHa, sa petite entreprise prend son envol. Avec comme objectif à moyen terme de vivre totalement de son activité au sortir des études.
Impression 3D et écoresponsabilité
La démarche de Yann est également liée à son intérêt pour l’écologie et le développement durable. Fabriquer certaines pièces cassées permet à ses clients d’épargner sur un nouvel achat qui peut ainsi être évité. Avec l’impression 3d, certaines machines dont une pièce manque ou n’est plus commercialisée peuvent recommencer à tourner.
Yann veut développer cette notion d’écoresponsabilité en instaurant une mini économie circulaire. Son souhait est de racheter des déchets plastiques, les recycler et de pouvoir vendre des objets créés à partir de ceux-ci. Objets de décoration, utilitaires et même artistiques. Un peu comme le principe de Lavoisier ; pour Yann, rien ne se perd, rien ne se crée.